Violences faites aux femmes : l’affaire Quatennens déstabilise La France Insoumise

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Nouveaux rebondissements dans l’affaire du député La France Insoumise Adrien Quatennens qui secoue le parti de Jean-Luc Mélenchon et les féministes. Cette affaire soulève à nouveau le problème des violences en politique et s’ajoute à celles des Coquerel, Elyes ou Bouhafs, Darmanin, Abad, Zemmour, Baupin, Lassalle, et autre Hulot.

Par Elsa Cadier

Mise à jour : Dans un communiqué publié mercredi 23 novembre, son épouse Céline a dénoncé des "violences physiques et morales" commises par le député depuis "plusieurs années". 

Le 13 septembre dernier, le Canard Enchaîné a révélé que Adrien Quatennens, député LFI-NUPES de la 1ère circonscription du Nord, était sous le coup d’une main courante pour des faits de violences envers son épouse Céline Quatennens, alors qu’ils sont en plein divorce. Après avoir appelé au respect de sa vie privée, le député de La France Insoumise, a reconnu avoir giflé” sa femme et a annoncé son retrait de ses fonctions au sein du parti. Ces révélations du Canard enchaîné ont placé le parti de Jean-Luc Mélenchon dans la tourmente.

Lors de l’émission C à vous sur France 5, Sandrine Rousseau, députée EELV éco-féministe de la 9e circonscription de Paris a réagi et a dénoncé également le comportement, pour des soupçons de violences psychologiques, de Julien Bayou, l’un des responsables d’Europe Écologie Les Verts.

Les violences faites aux femmes c’est quelque chose qui transcende tous les partis politiques, toute la société et toutes les catégories sociales !@sandrousseau dans #CàVous ⬇️ pic.twitter.com/43qhapsy1B— C à vous (@cavousf5) September 19, 2022

Le 20 septembre, les féministes de #relèveféministe, nouveau collectif contre les violences sexuelles en politique, dans une tribune dans Libé se sont dites choquées par le soutien du chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon à Adrien Quatennens. Dans un tweet, celui-ci a en effet minimisé la gifle : “Lorsqu’un groupe politique porte un programme féministe, on est en droit d’attendre qu’il cesse de protéger les agresseurs. Surtout quand on sait qu’en France, au moins 213 000 femmes sont victimes de violences conjugales par an“, a ajouté #relèveféministe.

#Relèveféministe : Face à une solidarité masculine qui protège les agresseurs pullulant dans nos sphères politiques, nous appelons à une relève féministe.

Extraits de la tribune de #relèveféministe : “Nous, féministes, militant·e·s, électeur·rice·s, élu·e·s, ex-candidat·e·s, condamnons les violences reconnues par Adrien Quatennens sur son ex-compagne, et adressons à cette dernière notre soutien inconditionnel. Les faits avoués sont clairs : une gifle est un acte de violence physique, la confiscation d’un téléphone et l’envoi de «trop de textos» correspondent à des violences psychologiques . (…) Nous condamnons avec la plus grande fermeté les réactions de Jean-Luc Mélenchon et de ses pairs, qui renforcent la culture patriarcale. Ne nous méprenons pas : si le non-respect du secret souhaité par la victime est une violence supplémentaire, le manque de solidarité et la minimisation des faits contribuent à la culture des violences sexistes et sexuelles. Ce n’est pas aux ami·e·s de l’agresseur de juger de la gravité des faits et d’appeler au respect de la vie privée. Le privé est politique“.

#Noustoutes a condamné le tweet d’Adrien Quatennens qui, selon le collectif, a minimisé les faits de violences : “Gifler sa femme, lui prendre son téléphone, la harceler (…), et se faire passer pour la victime, c’est courageux ?!! PARDON ?

Le Haut Conseil à l’égalité demande « l’intransigeance » vis-à-vis des politiques

Dans un communiqué, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), au nom de l’ « exemplarité » des élus, a demandé à ce que la sphère politique se montre « intransigeante » vis-à-vis de ses responsables mis en cause pour des violences sexistes et sexuelles.

« Les personnes mises en cause pour violences n’ont pas leur place au sein des institutions représentant la société », a affirmé l’instance consultative indépendante, rattachée à Matignon.

Face à l’absence de législations concernant les violences en politique et à l’inefficacité des instances internes des partis politiques (lorsqu’elles existent) , le HCE a suggéré de « mandater une instance indépendante » dans le but de “contrôler” la situation des personnalités politiques avant le début de leur mandat, les élus condamnés pour violences devant être systématiquement frappés d’une « peine complémentaire d’inéligibilité ». “Les partis et institutions politiques devraient se doter de réseaux de référents anti-violences et de cellules de vigilance“, a ajouté l’instance.

L’association militante féministe, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a appelé, quant à elle, le gouvernement à « engager une réflexion au plus haut niveau sur la formation de l’ensemble du personnel politique à ces questions ».

Affaire à suivre…

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