D’accord, la répartition des tâches ménagères chez les couples hétérosexuels évolue dans le bon sens, mais il persiste encore des inégalités, comme pour l’organisation des vacances par exemple. Le déséquilibre reste encore bancal à la défaveur des femmes.
57 % des femmes font plus de tâches ménagères que les hommes
Selon une enquête menée par le Céreq en 2021 auprès des jeunes, en matière de participation aux tâches domestiques, l’égalité progresse lentement dans le couple au fil des générations. La répartition tend en effet à s’équilibrer et le modèle traditionnel inégalitaire où la femme prend en charge la quasi-totalité des tâches domestiques disparaît progressivement, essentiellement chez les couples dont le niveau de diplôme est élevé. Les inégalités persistent en revanche chez les couples moins diplômés ou chez ceux qui ont des enfants.
Globalement, les hommes en font moins que les femmes. En 2022 par exemple, 57 % des femmes déclarent effectuer plus de tâches que leurs conjoints. Quant aux hommes qui participent, ils choisissent les plus valorisantes. Ils font régulièrement les courses ou la vaisselle, accompagnent les enfants à l’école, sortent les poubelles ou cuisinent, et se chargent bien sûr du bricolage et du jardinage. Pour ce qui est de récurer les toilettes, repasser, lancer la machine à laver, c’est pas encore ça !
Pendant la période Covid et confinement, on a accusé vingt ans de retard !
Selon une étude menée par ONU Femmes, deux femmes sur cinq ont ressenti un impact négatif sur leur santé mentale. Leur charge mentale aurait largement augmenté avec le télétravail, la gestion des tâches ménagères et des enfants à la maison. On a pris d’un coup vingt ans de retard… Espérons que les hommes ont pris conscience de cette charge mentale.
Vacances, rien ne change
Et pendant les vacances ? Alors qu’on pourrait penser que les hommes déchargeraient “gentiment” leurs compagnes de certaines tâches, ça n’est pas le cas. D’après une étude réalisée par IFOP pour le site voyageavecnous.fr, près de sept femmes sur dix s’impliqu ent plus que leurs conjoints , dans la planification et l’organisation des vacances, avant et pendant. Les hommes, eux, préfèrent conduire le véhicule… Conduire la voiture ça, c’est la chasse gardée masculine. Et c’est pas fini ! Une fois sur le lieu de vacances, c’est encore bibi qui se tape les courses, qui prépare les repas et qui fait le ménage ! Pourtant les vacances, c’est fait pour se détendre paraît-il.
(Étude Ifop pour Voyage Avec Nous réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 22 au 24 juin 2022 auprès de 1 099 personnes en couple, issues d’un échantillon de 1 503 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus).
Quelles sont les solutions ?
Même si de plus en plus de couples hétérosexuels tentent de mieux se répartir les tâches ménagères, ce sont les femmes qui les prennent majoritairement en charge. Certes, ce déséquilibre peut convenir à certaines.
Pour celles/ceux qui cherchent des solutions au problème, certaines proposent d’instaurer un « délit de non-partage des tâches domestiques». Vous vous imaginez porter plainte contre votre conjoint ou votre conjointe pour ne pas avoir fait les courses ou sorti la poubelle ? Pour éviter les clashs ou autres conflits dont on se passerait bien, il serait plus malin d’instaurer une rotation des tâches et d’opter pour un “tu laves/je sèche” ou un “tu charges les courses/je les décharge”.
Bref, un grand travail d’éducation des garçons et des hommes reste encore à mettre en place pour leur faire comprendre cette pression que les femmes ressentent. La solution qui semble tout de même la plus raisonnable, est que les hommes prennent conscience de ce déséquilibre et qu’ils se mettent d’eux même aux tâches ménagères. Mais ça, c’est pas gagné, surtout pour les plus de cinquante ans.
En conclusion (et ça peut peut-être faire pencher dans la balance), sachez messieurs, que plus la femme est insatisfaite de la répartition des tâches ménagères, plus elle est insatisfaite dans sa vie sentimentale et sexuelle. Selon une étude américaine, menée par l’UCL (Université de Californie) et publiée en 2018 dans la revue de l’ONG (Council of Contemporary Families ), cette inégalité aurait un impact direct sur la santé sexuelle et émotionnelle des couples. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire.