Octobre Rose : où en est-on avec le cancer du sein

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Trente ans qu’Octobre Rose existe et pourtant, le cancer du sein reste le plus fréquent en France comme dans l’Union européenne et aux États-Unis. Il demeure le plus mortel aussi pour les femmes. Alors, où en est-on des progrès dans les traitements.

Depuis 1994, Octobre Rose est la campagne de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein. C’est l’occasion de mettre en avant ce cancer qui touche une femme sur dix.

Le cancer du sein provoque plus de 12.000 décès par an

Chaque année, le cancer du sein touche plus de 59.000 femmes et provoque 12.000 décès par an en France. C’est la première cause de mortalité par cancer pour les femmes. Aujourd’hui en France, moins d’une femme sur deux de plus de 50 ans se fait contrôler tous les deux ans.

15% des cancers du sein sont dûs à la consommation d’alcool

Avant le dépistage, il y a la prévention et l’hygiène de vie. On estime que chaque année, entre 7.000 à 8.000 cancers du sein sont liés à l’alcool et 4,4 % sont attribués au tabac. Certains seraient également dûs à l’obésité et à la sédentarité (10,6% des cancers du sein post-ménopausiques, chez les femmes de plus de 50 ans). Le nombre de cas observés chaque année a tendance à diminuer depuis 2005 et, s’il est dépisté à un stade précoce, la survie à cinq ans est de 99 %. D’où l’importance du dépistage.

Le dépistage est essentiel

En 2021, seules 50,6% des femmes concernées ont participé au dépistage organisé du cancer du sein.
S’il est détecté tôt, le cancer du sein est guéri dans 90% des cas. Près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans.

Les techniques de dépistage du cancer du sein

Concernant les techniques de dépistage, on connait la mammographie. Dans certains cas, lorsque le diagnostic est difficile à établir, on peut utiliser de nouvelles techniques (en cours d’évaluation), comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Cette technique permet de visualiser des détails invisibles sur les radiographies standards, l’échographie ou le scanner. Le mammotome est un appareil qui, lui, permet de faire des biopsies larges et plus précises du sein.

Les traitements existants

La technique de traitement par la chimiothérapie utilise un grand nombre de molécules de chimiothérapie efficaces. Plusieurs molécules très actives ont été découvertes ces dernières années. Les progrès actuellement en cours concernent surtout le développement d’association de ces médicaments entre eux dans le but d’augmenter leur efficacité. Mais, la chimiothérapie n’est pas indiquée dans bon nombre de cancers du sein où seules la chirurgie et la radiothérapie constituent le traitement. En cas d’indication, la chimiothérapie peut précéder ou suivre l’acte chirurgical.

L’immunothérapie est l’utilisation d’un anticorps dirigé contre les cellules cancéreuses du sein. cette technique est actuellement en cours de développement. L’approche est efficace, mais elle ne peut pas être utilisée chez toutes les patientes. Elle comporte des risques de toxicité. Cet anticorps monoclonal  est utilisé en particulier en combinaison avec la chimiothérapie.

Quant à l’hormonothérapie, de nouvelles molécules devraient être bientôt disponibles et devraient être au moins aussi efficaces que le Tamoxifène (modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes). Certaines de ces nouvelles molécules hormonales sont en cours d’étude et offrent de grands espoirs, notamment pour la prévention du cancer du sein.

Deux femmes sur dix rechutent

La recherche se penche également sur les récidives de cancer du sein. L’institut Curie a développé la technique des CAR-T cells, des cellules tueuses de tumeurs utilisées en immunothérapie pour booster le système immunitaire des malades. La technique en est encore aux essais cliniques, mais les premiers résultats sont prometteurs.

Ces cellules appelées CAR-T ont montré des résultats spectaculaires contre certains cancers du sang. Cette fois, nous allons les mettre au service de la lutte contre les tumeurs solides en utilisant une stratégie nouvelle : les manipuler au niveau épigénétique pour augmenter leur persistance une fois injectées chez la patiente, explique Sebastian Amigorena, directeur du centre d’Immunothérapie de l’Institut Curie.

Une autre technique prometteuse est testée en laboratoire : il s’agit de s’attaquer à la capacité d’adaptation des cellules cancéreuses qui adorent le fer. Elles s’en servent effectivement pour résister aux traitements et pour être plus agressives. Manuel Rodriguez, oncologue médical à l’institut Curie, a mis au point une molécule qui bloque ce processus.

En matière de récidive, la surveillance est essentielle après un cancer du sein. Une prise de sang peut désormais traquer l’ADN tumoral.

#JaimeMesSeins #HautLesSeins @RubanRose

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