La coupe du monde de rugby féminin, initialement prévue en 2021, se tiendra du 8 octobre au 12 novembre en Nouvelle Zélande. Pour les Bleues du XV de France, c’est la dernière ligne droite
Ça y est, l’équipe de France de rugby féminin est arrivée en Nouvelle Zélande, prête à affronter les onze meilleures équipes du monde du rugby féminin lors de la coupe du monde. L’événement international est cette année très médiatisé et même plébiscité, mais ça n’a pas toujours été le cas. À une semaine de l’ouverture, plus de 30.000 tickets ont déjà été vendus pour les trois premières rencontres, battant ainsi le record d’affluence pour un match de rugby féminin. Il est désormais loin le temps où la discipline était encore ultra-confidentielle. Et oui, l’ovalie, s’écrit bien avec un “e” à la fin.
L’équipe du XV de France féminin est gonflée à bloc
Gonflées d’ambitions, de soif d’aventure humaine et sportive, les 32 joueuses, accompagnées des quinze membres du staff sont arrivées sur le sol néo-zélandais, après un confinement strict de plusieurs jours au Centre National de Rugby de Marcoussis en région parisienne, en raison du respect des règles sanitaires. Le XV de France est parti pour deux mois et compte bien s’imposer dans cette coupe du monde qui promet d’être spectaculaire. C’est sûr, les Françaises ont envie de s’imposer, comme toutes les autres équipes d’ailleurs, surtout après avoir été privées de compétition internationale en 2021, à cause de la crise sanitaire. Mais ce qui caractérise les Bleues, c’est avant tout cette notion de famille.
Dans le podcast “Humbles et Engagées” produit par la Fédération Française de Rugby (FFR) et Madmoizelle, Gaëlle Hermet, la capitaine de l’équipe de France et 3e ligne, aux 44 sélections s’exprime au micro d’Inès Hirigoyen : “Pour moi, la notion d’équipe est une notion de presque famille“, explique la joueuse du Stade Toulousain. “On partage et on vit des choses incroyables. On se donne à 200 %. On a presque envie de mourir les unes pour les autres“. C’est dire leur état d’esprit actuel.
On est un groupe de joueuses qui avons envie et qui sommes déterminées. Le groupe s’est construit et aujourd’hui dans l’état d’esprit, il est prêt à en découdre.
Le Podcast : https://francerugby.podlink.to/HumblesEtEngagees
Le coup d’envoi pour l’équipe de France sera donné le 8 octobre contre l’Afrique du Sud.
Pour suivre la coupe du monde de rugby féminin : www.rugbyworldcup.com/2021
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La Coupe du monde de rugby féminin en est à sa neuvième édition
La coupe du monde de rugby féminin à XV en Nouvelle Zélande est la 9ème édition. La première coupe du monde a lieu en 1991 à Cardiff, au Pays de Galle et se déroule tous les quatre ans. Si la première équipe à remporter le tournoi est celle des Etats-Unis, la Nouvelle Zélande (vainqueur en 1998, 2002, 2006, 2010 et 2017) et l’Angleterre (en 1994 et 2014) dominent le sport depuis de longues années. Quant à l’équipe de France, elle n’a pas encore obtenu le titre suprême, mais elle termine, sans rougir, à six reprises à la troisième place (en 1991, 1994, 2002, 2006, 2014 et 2017).
L’histoire du rugby féminin
Le rugby féminin naît timidement en 1881 lors de matches d’exhibition joués en Ecosse et dans le nord de l’Angleterre. Mais l’activité demeure confidentielle et se pratique essentiellement dans les milieux scolaires. En France, le docteur Philippe Tissié fonde avec Pascal Grousset la “Ligue Nationale de l’Education Physique” en 1888. Il développe “la Barette”, une forme de rugby où le plaquage n’existe pas et les filles peuvent pratiquer. L’activité disparait au début du 20e siècle, mais elle renaît après la Première guerre mondiale et devient une pratique exclusivement féminine. Le premier club voit ainsi le jour en 1920 sous la direction de Marie Houdré. Fémina Sport est créé à Paris et les joueuses s’entraînent au Stade Elizabeth dans le 14e arrondissement.
Dans les années 1960, le rugby féminin tente de se faire une place parmi ses homologues masculins, mais le milieu reste sexiste et accepte mal la pratique par les femmes de ce sport considéré comme violent. Les femmes, les pionnières, poursuivent pourtant leur combat, faisant fie des critiques.
De 1969 à 1984 le rugby féminin s’organise autour de l’Association française du rugby féminin, puis de la Fédération Française de Rugby féminin. Il n’intègre la Fédération Française de Rugby (FFR), jusque-là exclusivement dédiée aux hommes, qu’en 1989 et s’articule désormais autour d’un championnat de France. Cette année-là, le rugby féminin ne compte que 500 pratiquantes (pour environ 200 en 1971). Le nombre de licenciées n’a par la suite de cesse de croître : 3.700 en 2003, 5.350 en 2006, 5.800 en 2007 et 14.000 en 2016. En 2021, elles sont 26.465 licenciées (pour 244.043 hommes et femmes confondus). L’augmentation des inscrites est de 22,12 % par rapport à l’année précédente. Côté médiatisation, il faudra attendre 2014 pour que les matches de rugby féminin soient diffusés à la télévision.