Après deux années de talibans au pouvoir, la situation des femmes afghanes ne fait qu’empirer. Leurs droits sont chaque jour un peu plus bafoués et la situation devient critique. Lundi 4 septembre, cinq d’entre elles sont attendues sur le sol français. L’action est symbolique face à l’ampleur
Lundi 4 septembre, la France accueille cinq femmes afghanes, dont une accompagnée de trois enfants, menacées par les talibans et exilées au Pakistan voisin. Des opérations d’évacuation sont réclamées depuis longtemps par leurs soutiens qui appellent Paris à créer d’urgence un couloir humanitaire dédié aux femmes.
Des centaines de femmes afghanes réfugiées au Pakistan
Parmi ces femmes figurent une ancienne directrice d’université, une consultante pour des ONG et une présentatrice de télévision. Menacées par les talibans, elles ont dû fuir par leurs propres moyens vers le Pakistan. Didier Lescho, directeur général de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), organe sous tutelle du ministère de l’Intérieur, a indiqué à l’Agence France Presse (AFP) que, ” selon les consignes données par le président de la République, une attention toute particulière est portée sur des femmes prioritairement menacées par les talibans parce qu’elles ont eu des positions importantes dans la société afghane […] ou des contacts étroits avec les Occidentaux. C’est le cas des cinq femmes qui arrivent aujourd’hui ». Toujours selon Didier Lescho, ce genre d’opération d’évacuation pourrait se reproduire plus fréquemment à l’avenir.
D’après les ONG des centaines d’Afghanes seraient aujourd’hui cachées au Pakistan, en attendant d’être accueillies par un pays sûr.
Le droit des femmes afghanes inexistant
Selon l’ONG Human Rights Watch , au cours de ces deux dernières années, les autorités talibanes ont privé les femmes et les filles de leurs droits à l’éducation (elles doivent quitter l’école à partir de douze ans), au travail et aux libertés de déplacement et de réunion. Après les universités, les parcs, les salons de beauté ou les emplois dans les ONG, c’est désormais les loisirs, avec l’accès au lac de Band-e Amir dans la province de Bamyan, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, qui leur est interdit depuis le 27 août.
Le 25 août dernier, les talibans ont également empêché 63 jeunes femmes afghanes, qui s’étaient vu attribuer des bourses pour étudier à l’Université de Dubaï, d’embarquer sur leurs vols.
Pour rappel, les Talibans ont repris les exécutions publiques et notamment les lapidations.
Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes, exhorte ” la communauté internationale à continuer d’exercer toutes les pressions et à employer tous les moyens à sa disposition pour exiger le changement, y compris en répondant à l’appel de la communauté humanitaire et en finançant intégralement l’appel humanitaire pour l’Afghanistan.“