8 mars : le coup de gueule de touteslesfemmesinfos.fr

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Depuis 1977, le 8 mars marque la journée internationale du droit des femmes. Certes, il y a eu des avancées — peu nombreuses —, mais dans bon nombre de domaines, l’acquisition des droits pour les femmes reste inexistante. Il y a même eu des reculs et le combat demeure plus qu’entier. Alors, à la rédaction de touteslesfemmesinfos.fr, on se pose des questions : pourquoi, en 46 ans, l’égalité des sexes n’est pas efficient ? Pourquoi les lignes sont-elles si difficiles à bouger ? Pourquoi le plafond de verre est-il si épais ?

Cette année 2023, le thème défini par l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour le 8 mars est : “Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes”. Ça n’est pas anodin : 37 % des femmes n’utilisent pas internet. Bien qu’elles constituent près de la moitié de la population mondiale, l’écart technologique est toujours en leur défaveur. Par rapport à la population masculine, elles sont 259 millions de moins à ne pas avoir accès à internet.

Le combat continue malgré les avancées

Parce que oui c’est un combat de tous les jours, permanent, qui dure depuis des dizaines d’années, non seulement pour faire valoir les droits de la femme, mais aussi pour les maintenir et veiller à ce qu’ils ne soient pas bafoués ou abrogés. Certes, on note quelques avancées comme par exemple l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution pour la France. Des “baby steps“, des “petits pas de bébés“, … C’est mieux que rien, mais en attendant, partout dans le monde, des femmes meurent victimes des guerres et des féminicides. Des femmes souffrent de violences conjugales, de viols, d’agressions sexuelles, de harcèlement, de discrimination, d’inégalités de salaires et de retraites basses, …

Dans son discours du 7 mars Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a même déclaré que des décennies de progrès en matière de droits des femmes sont en train de « disparaître sous nos yeux ». C’est franchement inquiétant.

Alors tant que ces souffrances existeront, le féminisme ne sera pas mort (message adressé à celles et ceux qui en ont marre d’entendre parler des féministes “qui nous font chier” et qui mettent aussi les écologistes dans le même panier).

La mort du féminisme, c’est pas pour tout de suite

Le féminisme n’est malheureusement pas encore mort et chaque année, le 8 mars, on met à nouveau en lumière la condition des femmes dans le monde. Ce jour-là, les organisations, les associations, les collectifs, qui eux travaillent tout au long de l’année pour sauver des femmes, s’insurgent légitimement du recul du droit à l’avortement aux Etats-Unis, en Italie ou en Pologne. On manifeste, on fait grève, on loue la révolte des femmes iraniennes, on boycotte la coupe du monde de football au Qatar, on organise des conférences, les femmes se rassemblent en sororités (tiens, ça ne prend pas de “e” ?) et en éco-féministes, pour reprendre le pouvoir sur leurs vies. “On n’est jamais mieux servi que par soit-même”, dit le dicton. Les femmes ont enfin compris (merci #Metoo en 2017) que se sont elles qui doivent se prendre en charge pour faire bouger les choses, mais elles partent de loin, sachant que dans les instances dirigeantes, elles sont encore en minorité.

La lutte contre les violences faites aux femmes, une cause “vitrine” d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une des grandes causes de ses quinquennats avec le grenelle contre les violences conjugales en 2019 ou encore une plateforme de plainte contre les violences. Certains États, la France en tête de gondole, tentent de créer une diplomatie féministe ( la résolution 13.25 de l’ONU a été adoptée en 2000 avec le plan “Femmes, paix et sécurité”), mais il n’y a rien de probant pour l’instant, … Encore des “baby steps“. En attendant, selon le rapport de l’ONU publié en 2021 sur les féminicides, cinq femmes ou filles décèdent chaque heure dans le monde, tuées par un membre de leur propre entourage.

Alors où sont les mesures concrètes ? Où sont les moyens de pression contre les pays qui bafouent la vie des femmes, contre les agresseurs et contre les assassins ? Où sont les lois qui protègent les femmes et qui condamnent durement les fautifs ? Où sont les actes de prévention qui éduquent les hommes et les garçons avant qu’ils ne commettent l’irréparable ? Où ?

Des chiffres effrayants qui ne baissent pas

En France
  • Chaque année, 230.000 plaintes pour violences conjugales et violences sexuelles sont enregistrées par les services de police.
  • Fin mars 2022 : 28 féminicides depuis début janvier. Au 3 mars 2023 : 24 féminicides depuis le début de l’année. 149 féminicides en 2022, 113 en 2021, 102 en 2020, 153 en 2019, 143 en 2017, …
  • 94.000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol chaque année.
  • 220.000 femmes sont victimes de violences au sein de leur couple.
  • 82 % des parents isolés sont des femmes.
  • 22,3 % en moyenne d’écart salarial entre femmes et hommes en 2022.
  • 39 % en moyenne de retraite inférieure aux hommes pour les femmes.
  • 3 fois plus de temps partiel chez les femmes.
Ailleurs
  • Le droit à l’avortement ébranlé aux Etats-Unis, en Italie, en Pologne, …
  • Les femmes utilisées comme armes de guerre dans les pays en conflit.
  • Les femmes Afghanes privées de leurs droits.
  • Les femmes sont les plus pauvres. Elles représentent 70 % des 1,2 milliards de personnes qui ont un revenu inférieur à 1 dollar par jour. Alors qu’elles effectuent 66 % du travail mondial et produisent 50 % de la nourriture mondiale, elles ne perçoivent que 10 % des revenus. Près de 80 % des jeunes dans le monde ni employé·e·s, ni scolarisé·e·s, ni en formation ou en apprentissage, sont des femmes.

Concrètement, on fait quoi ?

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